Dès lors que notre époque en est à la banalisation de l'image (pub, TV, magazines, etc...), mon propos est d'aller chercher au-delà d'une représentation narrative ou "naturaliste" de la figure humaine. Œuvrer dans la peau même de la peinture pour produire du corps ou plutôt, faire surgir une forme où s'imprimerait notre rapport au corps (la chair dans tous ses états), en considérant ce lieu singulier de la toile comme un champs clos où des gestes s'inscrivent, des marques s'impriment, combat constant entre les forces qui figurent et celles qui défigurent, en une écriture propre visant à ce que la figure, le visage s'impose avant que de figurer. Incarner ainsi quelque chose du corps, de l'ordre de ce qui pourrait être perçu avant que d'être reconnu. A cette fin, divers moyens sont convoqués : gestualité, déformations, dessin, écriture, exacerbation des formes, citation "décalée" de la peinture d'hier ou de la photo et des images contemporaines... Pierre Crouzet |